A l’occasion d’un entretien avec
la presse quotidienne régionale, le Président de la République a présenté les
grandes orientations du « nouveau chemin » qu’il souhaite proposer aux
Français.
Ce « nouveau chemin » n’est pas
un changement de cap et la promesse de 2017 d’une France humaniste et délivrée
de ses vieux clivages demeure. Mais la crise des Gilets Jaunes, l’épidémie du
Covid-19 et la perspective d’une crise économique et sociale nécessitent de
dessiner un nouveau chemin, s’inscrivant dans ses premiers principes immuables.
Il s’articulera autour de trois champs d’action principaux, qui transcenderont
toute l’action du nouveau gouvernement :
- D’abord,
le champ social :
La crise du Covid-19 a montré
l’extraordinaire force d’organisation du système de santé français. Comme le
Président de la République l’avait annoncé à Mulhouse, le Ségur de la santé va
permettre d’investir massivement dans l’hôpital pour le rendre plus attractif
et revaloriser les carrières avec un effort budgétaire de plusieurs milliards
d’euros. Cela passe également par une refonte de la gouvernance de l’hôpital
public et de sa place dans notre système de santé, en coordination avec la
médecine de ville.
Cette réforme est d’autant plus
nécessaire eu égards aux défis systémiques qui s’annoncent. Le travail sur le
sujet de l’autonomie et du grand âge va se poursuivre après la création d’une 5ème
branche de l’assurance-maladie, votée par notre majorité à l’Assemblée
nationale.
Par ailleurs, la Jeunesse sera au
cœur de ce nouveau chemin. A l’heure où la crise sanitaire et économique frappe
au premier chef les plus jeunes sur le marché du travail, aucun ne doit se voir
contraint de renoncer à son parcours de vie. Cela passera par le renforcement
de l’égalité des chances et la présentation d’un plan jeunesse. L’Etat
continuera ainsi d’investir dans l’apprentissage et l’alternance, convaincu que
ce sont de tels dispositifs qui permettent d’insérer au mieux les jeunes dans
une situation d’emploi pérenne.
- Ensuite,
le champ économique
Dès le premier jour de la crise
sanitaire, la France a mis en place un système de chômage partiel qui est l’un
des plus protecteurs au monde. En complément du fonds de solidarité, les
mesures d’urgences prises ont ainsi permis de préserver des millions d’emplois
et les filières d’activités.
Pour faire face à la crise
économique, un plan de relance sans précédent, prévu pour la fin de l’été,
investira massivement dans la réindustrialisation du pays notamment dans les
secteurs et les métiers de demain. Un plan de développement des industries
vertes et des nouvelles énergies sera mis en place, tout en accompagnant le
renforcement des compétences des salariés.
Pour faire face à cette crise, la
solution ne réside pas dans une augmentation des impôts, alors que la France
demeure un des pays les plus fiscalisés du monde. Il demeure ainsi nécessaire
pour garder une attractivité, renouvelée depuis le début du mandat, de
s’inscrire dans un chemin de croissance.
- Enfin,
le champ environnemental
Le Président de la République a
affirmé le besoin de transformation de nos modèles de consommation et de
production en investissant dans la rénovation thermique de nos bâtiments, dans des
transports moins polluants, et en soutenant les industries vertes et la
transition agroécologique.
Dans la continuité des
propositions de la Convention citoyenne pour le climat qu’il a reçu
lundi dernier à l’Élysée, le Président de la République a annoncé que l’Etat
prendrait sa part avec un investissement de 15 milliards d’euros.
Le Président de la République a
rappelé que ce « Nouveau Chemin » s’inscrivait nécessaire dans une démarche
européenne. À cet égard, il a rappelé la priorité de l’accord franco-allemand
du 18 mai dernier de voir aboutir un plan de relance européen ambitieux de 500
milliards d’euros de subventions, en créant un mécanisme de dette commune aux
27 pays membres.
- Vers une nouvelle décentralisation
Après une crise qui a exigé de
chacun un investissement décisif, il importe de rendre hommage à toutes celles
et ceux qui se sont mobilisés. À cet égard, le Président a souligné son désir
d’associer davantage les élus de terrain dans ce nouveau chemin afin de donner
plus de libertés et de responsabilités aux territoires.
Cette nouvelle donne territoriale
doit s’appuyer sur les expérimentations et la différenciation, afin de
permettre une organisation un plus près des réalités locales. Dans les
prochaines semaines, une conférence nationale des territoires se réunira afin
que maires, présidents de régions et de départements puissent débattre de ces
enjeux. L’ouverture de ce dialogue doit ainsi permettre de repenser notre
organisation et une meilleure répartition des compétences et des
responsabilités entre l’Etat et les collectivités locales, en offrant plus de
clarification.